Quelques mois plus tard, Rosa se rendit avec un pèlerinage diocésain placé sous la conduite spirituelle de son curé, Don Edgardo Pellacani, à San Giovanni Rotondo.
Le samedi matin, tandis qu'elle récitait le chapelet sur la place de l'église de San Giovanni Rotondo, elle s'entendit soudain appeler: «Rosa, Rosa!» Elle se retourna et vit avec quelle surprise — la dame au foulard bleu ciel.
— Tu me reconnais ?
— Oui, répond Rosa, vous êtes la Madone qui m'avez apporté la guérison.
— Je suis la Mère de Consolation, la Mère des affligés. Dis-le donc à San Damiano, et au professeur qui n'a pas voulu croire à ta guérison. Après la messe, nous nous trouverons près de la sainte table et je t'accompagnerai chez Padre Pio.
Ainsi fut fait. Dès qu'elles furent auprès de Padre Pio, la Vierge disparut sans laisser de trace. Sans s'émouvoir d'une telle intervention et d'un tel départ, Padre Pio reçut Mamma Rosa et lui enjoignit d'aller assister les malades, spirituellement surtout, durant deux ans. On imagine la perplexité de la pauvre paysanne quand elle rentra chez elle à San Damiano.
Aussitôt, cependant, elle alla assister un de ses oncles à l'hôpital. Après le rétablissement de cet oncle, elle rencontra, à la sortie de l'hôpital, un religieux qui lui demanda:
— Vous allez assister les malades?
— Oui
— Alors, venez avec moi. Je vous accompagnerai à l'asile E ...
Il l'accompagna effectivement jusqu'aux abords de l'asile, puis disparut, et Rosa ne revit plus jamais ce religieux. Arrivée dans la salle d'attente, Rosa déclara aux Soeurs:
— Un religieux m'a accompagnée jusqu'ici et il m'a dit qu'il y avait un malade à assister.
— Oui, c'est vrai.
C'était un ancien officier âgé de 90 ans, que Rosa assista spirituellement et prépara à la mort.
Elle se rendit ensuite en divers endroits durant plus de deux ans.
Rosa elle-même relate cette période: «Pendant les années où j'ai assisté les malades, je suis allée très souvent chez Padre Pio, emmenant des malades. Lorsque ma tante a contracté une pneumonie, j'y suis retournée. Nous sommes partis le 22 septembre et y sommes restés jusqu'au 26. Je me suis confessée au Père. Il m'a dit de ne plus quitter notre maison, de prier devant la petite chapelle de saint Michel, afin qu'il m'illumine, me guide, m'assiste et me défende, car il m'adviendra un grand événement. "Prépare-toi, m'a-t-il dit, par la prière et le sacrifice... Saint Michel et notre Maman céleste te seront toujours proches, et moi aussi." »
Une commerçante de Piacenza m'a affirmé avoir accompagné Rosa chez Padre Pio. Elle m'a montré des photos prises à San Giovanni Rotondo. Mamma Rosa elle-même m'a dit s'être rendue en tout douze fois à San Giovanni du vivant du célèbre capucin. En compagnie d'une trentaine de personnes, dont trois prêtres, j'ai participé avec Mamma Rosa en février 1970 (soit un an et demi après la mort de Padre Pio) à un pèlerinage à San Giovanni et à la Santa Casa de Lorette. En cette circonstance, le dernier confesseur de Padre Pio s'est entretenu avec Mamma Rosa pendant notre halte au Monte Gargano, où se trouve la célèbre grotte de l'apparition de saint Michel. Il avait été prévenu «en songe» par Padre Pio de la venue de notre pèlerinage. Comme nous avions quitté San Giovanni aussitôt après la messe matinale célébrée devant le tombeau du Padre, il nous a rejoint au Monte Gargano, où je l'ai personnellement vu, accompagné de deux religieuses. Les témoignages de prêtres ou religieux, fils spirituels de Padre Pio, sont nombreux à confirmer la pensée très positive du Padre au sujet des événements de San Damiano.
Parlant de son instrument, la Madone miraculeuse des Roses dira le 8 novembre 1968: «Ignorante, oui, mais tout amour! Ignorante, oui, mais toute foi! Toute pour Jésus et pour moi!»